Quelques réflexions sur le phénomène bobo

Ayant fait quelques lectures récemment sur le sujet très consensuel (ironie) des bobos, voici quelques remarques dessus:

• Certains bobos, mais visiblement pas tous, ont une tendance typiquement gauchiste à « l’identité irresponsable ». Par là, je parle d’une pensée qui dit: l’identité X n’existe pas, mais en fait on va dire qu’elle existe, que si elle existe c’est la faute des autres, et on va la revendiquer et en être fier. Ce qui permet de combiner l’autosatisfaction, la rectitude morale (righteous mind) et l’irresponsabilité. On trouve ce genre de pensée chez ceux qui se disent « racisés », type « mon identité ethnique vient du racisme des sales Blancs mais je revendique cette identité, j’en suis fier, et je veux des droits spéciaux, lalilala ». On la trouve aussi dans le bouquin La république bobo qui commence par dire que le concept de bobo est « une construction rejetée par la plupart des sociologues » avant de dire que le bobo existe, qu’il est un « pauvre hère » (LOL) et qu’il faut le réhabiliter.

• Il faut placer le concept de bobo dans un contexte de lutte des classes pour le comprendre. Les deux pôles, si l’on peut dire, sont une identité de bobo vivant en centre-ville, bossant comme cadre, journaliste, communiquant… et s’opposant au petit Blanc, qui lui vit plutôt en grande périphérie, à la campagne, ou s’accroche difficilement à un appart cher en ville.
À la remorque des « grands bobos », type propriétaires d’un appart au canal Saint-Martin, se trouvent (i) une cohorte de wannabe, stagiaires ou « jeunes cadres » aux dents longues prêts à tout pour « en être », et (ii) des profs, pigistes, soit des professions intellectuelles gagnant peu d’argent MAIS hostiles aux beaufs et prêtes à transformer la majorité des Blancs en aliénés atomisés pour… pour quoi d’ailleurs?
Si le concept de bobo peut s’avérer flou, parce que prototypique, et fonctionnant plutôt par traits (qui déterminent un « taux de boboitude ») que par un découpage strict, ce concept est très pertinent lorsque compris dans une dichotomie bobo vs petit Blanc.

• Les livres consacrés au phénomène bobo (David Brooks, Bobos in Paradize; Benoît Daragon et Bixente Barnetche, Bobos de merde; Laure Watrin et Thomas Legrand, La république bobo) sont tous écrits par des bobos revendiqués. Aucun d’entre eux n’est réellement critique. Tous sont biaisés, autosatisfaits, et écrits par des gens soucieux de justifier leur propre sens de la supériorité de classe.
Un bobo peut critiquer la boboitude entre bobos, MAIS au-dehors, dans l’espace public, il défend sa classe sociale.

• Le bobo est souvent un identitaire. Pas au sens natio ou Européen, mais au sens plus restreint d’identité de classe. Il revendique son identité bobo (y compris dans Bobos de merde, le titre est traître), s’enorgueillit de son sens de la convivialité, de sa « créativité » (LOL), se montre volontiers chauvin en rejetant par exemple le bouquin de Brooks comme un truc de new-yorkais ou en revendiquant une sensibilité esthétique à la française… Le bobo est conservateur, mais pas de la même chose que ceux qui votent FN. Alors que les électeurs FN veulent conserver un ordre qui permet à la société, telle qu’elle était ces derniers siècles, de tenir debout, le bobo veut conserver ses biens immobiliers, son statut qui le met au centre du Système, le mondialisme qui a priori le récompense lui, même si tout cela implique la destruction des emplois et du statut de la majorité des Blancs. Le bobo est ségrégationniste de classe, intègre des individus mais pas des classes, et il aime que le désordre existe chez les autres de manière à ce que lui puisse en profiter.

• Un élément démoralisant est qu’il ne semble pas y avoir quoi que ce soit au-delà du bobo. Une fois le marxisme et ses projets d' »homme nouveau » disparus, il n’y a plus de « grands discours », plus de substitut à Dieu et au spirituel. Dès lors, le bobo semble illustrer une fin indépassable, et ceux qui voudraient lutter contre l’hégémonie bobo de gauche finissent par être absorbés dans la classe bobo – à ses marges peut-être, mais leur mode de vie devient bobo et certaines de leurs convictions risquent de suivre.
Peut-on sortir de la dichotomie bobo vs petit Blanc? Sans doute, mais c’est au prix de la marginalité, extérieure ou intérieure.
Je me demande si le clash entre violence salafi et lâcheté bobo ne porte pas quelque chose de salvateur…

Pour y voir plus clair sur le bobo: 4 catégories

Pour y voir plus clair dans le phénomène bobo, je propose quatre catégories de bobo. Ces catégories ne sont pas exclusives et peuvent se superposer, en particulier les deux premières et les deux dernières.

1) Le bobo à dominante « bohème ». A des prétentions artistiques, milite pour l’écologie, aime fumer un joint le soir en cercle près du canal Saint-Martin, fréquente les galeries d’art, etc.

2) Le bobo à dominante « bourgeoise ». Plutôt cadre sup’, était favorable au mouvement des SDF sur le canal Saint-Martin jusqu’à ce qu’il réalise que cela faisait baisser le prix de l’immobilier.
Ces deux catégories sont très perméables l’une à l’autre: le cadre sup’ qui boit du vin bio (dominante « bourgeoise ») pistonne sa fille qui fait les Beaux-Arts (dominante « bohème ») afin qu’elle ait un poste de dessinatrice/vidéaste/bloggueuse société dans un journal subventionné.

3) Le wannabe-bobo. Ici, je pense aux stagiaires des agences de com’, des journaux, des lieux branchés, qui gagnent leur vie au lance-pierre et n’ont pas les moyens d’assumer la boboïtude, MAIS vivent au milieu d’elle, voudraient en être, et adoptent l’éthos bobo comme ils peuvent. Ils sont très occupés à montrer combien ils sont « in », à gauche, anti-beauf, MAIS sont prêts à s’entretuer pour rentrer financièrement parlant dans la classe bobo.

4) Le sous-bobo de type socio-éducatif. Prof, travailleur social, il est souvent mal payé, et il en veut aux gens plus bobos que lui car il en est jaloux, MAIS voudrait un peu être à leur place. Surtout, le sous-bobo est éduqué, il est ce que Gustave Lebon appelait un demi-savant (dans le cas des travailleurs sociaux je dirais un quart de savant), et il se sent supérieur aux « beaufs » bien qu’il soit dans la même condition financière qu’eux. Aigri, prétentieux, il insiste sur son capital culturel et surjoue le mépris du beauf. Il vote Mélenchon ou plus à gauche et aime faire passer sa jalousie vis-à-vis des bobos+ comme du purisme de gauche.

Pour un article qui oppose le « vrai » bobo des deux premières catégories au sous-bobo de la quatrième, voir ici.

Tristan et Iseult: un mythe malsain?

En cherchant des peintures ou des oeuvres d’art graphiques autour du mythe de Tristan et Iseult, je suis mécontent, pour deux raisons.

D’abord parce que beaucoup trop de ces oeuvres montrent un Tristan placé de côté, en train de se pencher vers Iseult, ou un Tristan sur le côté et une Iseult qui l’est aussi. Au mieux Tristan apparaît « égal » et complémentaire, au pire il a une attitude de beta orbiter tandis qu’Iseult est au milieu.
Ensuite parce que le mythe se termine de façon tragique, et ceux qui le commentent (ici par exemple https://rolpoup.wordpress.com/2009/07/15/le-blues-des-fideles-d%E2%80%99amour-soufis-troubadours-cathares/) semblent avoir un goût morbide pour le tragique, pour ce qui finit mal, pour l’inaccessible par essence, pour l’impossible, pour ce qui ne peut terminer qu’en martyr et en mort ignominieuse.

Les deux me semblent tout à fait malsains.

Pour la première raison: c’est l’homme qui doit être au centre, c’est lui qui incarne le Ciel et l’axe du monde. L’idéal serait une image où Tristant serait assis en tailleur au milieu, tandis qu’Iseult serait allongée avec la tête sur les genoux ou les jambes de son amant – la tête dans l’axe du monde, prolongée par lui, sa position allongée symbole de la Terre qui au fond attend d’être labourée. Une oeuvre représentant les deux à égalité peut avoir l’air « équilibrée », elle peut incarner « l’égalité dans la différence », mais cela n’est qu’une position semi-dégénérée fragile qui finit renversée par l’amazonisme, le matriarchisme. Quant à une oeuvre représentant Tristan en beta orbiter, elle est un poison métapolitique et moral et devrait être brûlée sans hésitation.

Pour la seconde raison: un homme sain ne cherche pas la fin tragique, mais la victoire. Si on cherche le martyr, ce n’est pas par fascination pour l’échec systématique, mais pour la gloire, le dépassement, la « libération ». La fascination pour le tragique a quelque chose de malsain, de marécageux, comme d’ailleurs le ricanement perpétuel des cyniques, si ce n’est qu’elle a pour elle un aspect plus esthétique et moins humoristique. Nous ne voulons pas d’une mythologie qui pointe des tragédies et ne suggère que passivité et pessimisme sans issue; nous voulons une révélation qui pointe vers la victoire, vers la royauté et la polarité, vers les petits et les grands mystères, vers l’honneur et la dignité, vers le châtiment de nos ennemis et la reconnaissance méritée. Nous voulons l’arbre de la vie où tout est lié et en harmonie. Si nous avons recours à l’ascèse, que ce soit comme un moyen et non par fascination malsaine pour la laideur et la tragédie. À cet égard, le mythe tragique de Tristan et Iseult, comme celui d’Héloïse et d’Abélard, n’a que trop nourri les fascinés de la tragédie, et je lui préfère largement – tout comme Evola, v. Le mystère du Graal – les Templiers, les gibelins, les Fidèles d’Amour.

Le national-libéralisme, une alliance de la carpe et du lapin

Le libéralisme, bien que cela ne se voie pas nécessairement au premier abord (si on se contente de regarder les principes sans regarder leurs conséquences), est un dissolvant mortel pour les identités.

D’abord parce qu’il tend à tout réduire à l’économique, à une conception abstraite des individus. Il est né avec les Lumières, avec la négation de Dieu, du rôle social du clergé, de l’autorité divine… Il a libéré la Banque et les usuriers – ceux-là même qui sont devenus aujourd’hui les liquidateurs des classes moyennes.
Ensuite parce que ceux qui bénéficient le plus du libéralisme, qu’ils soient capitaines d’industrie ou financiers, en viennent tôt ou tard à percevoir les frontières, les cultures, et la sociabilité organique comme une limite à leur enrichissement. Une fois que tout le monde est équipé matériellement, comment continuer à s’enrichir? En détruisant les institutions, en créant le chaos, et en vendant des solutions boiteuses contre lui.
C’est le libéralisme qui a détruit la famille traditionnelle pour faire entrer les femmes sur le marché du travail, c’est lui qui conduit à détruire des cultures entières parce que les individus qui les font vivre sont vus comme un marché potentiel, c’est lui qui fait gagner le nivellement par le bas via le divertissement. Et c’est encore lui qui, à force de tout faire robotiser, en vient à rendre la majorité des gens inutiles et à avoir recours au tittytainment.

Bref, le national-libéralisme c’est le mariage de la chèvre et du chou. Un nationalisme authentique devrait plutôt être « hiérarchiste », chercher une société de castes comme l’Inde antique, l’Allemagne NS, l’Italie des corporations, l’Europe des guildes et de la chevalerie… Le libéralisme est par essence moderne, abstrait, et anti-identités.

La compagnie de Jésus, brochure des Brigandes

Une excellente brochure sur les Jésuites.

Orbitant toujours auprès des « grands », manoeuvrant dans l’ombre, toujours à trafiquer le pouvoir et l’argent, favorisant le péché mais déterminés à briser quiconque les expose, expulsés de plus de 80 pays, destructeurs de traditions au nom d’un mondialisme à la sauce chrétienne, les Jésuites étaient la version âge classique de nos yoods contemporains.

Un « must-read ».

http://www.fichier-pdf.fr/2016/02/10/lacompagniedejesus/

Accompagné d’un clip léger et facétieux.

Entretien de Donald Trump auprès de Valeurs Actuelles

EXCLUSIF. Trump : « La France n’est plus ce qu’elle était »

Entretien exclusif. Le très atypique candidat à la succession d’Obama dont tout le monde parle donne à “Valeurs actuelles” sa première interview dans un média européen. L’occasion, derrière les polémiques, de découvrir ce qu’il est, veut et pense vraiment. Entretien choc à New York avec André Bercoff.

L’homme qui a complètement bouleversé le début de la campagne présidentielle américaine nous reçoit pendant près d’une heure dans son bureau de la Trump Tower, l’un des gratte-ciel qu’il possède à Manhattan, à l’angle de la 5e Avenue et de la 56e Rue. De ses baies vitrées, on voit tout Central Park et le Plaza Hotel qui fut sa propriété il y a vingt-cinq ans. Son bureau est couvert de magazines et de coupures de presse sur le sujet que vous devinez ; le long des murs, les étagères sont remplies de trophées sportifs, notamment de prix remportés lors de tournois de golf dont il est friand. Sur ses rivaux républicains comme sur l’establishment de Washington, sur Obama comme sur Poutine, sur l’avenir de l’Europe comme sur l’immigration clandestine, sur le Bataclan comme sur le terrorisme, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne mâche pas ses mots. L’entretien ci-après a été réalisé une semaine avant les caucus de l’Iowa, à l’issue desquels il est arrivé en deuxième position, et avant la primaire du New Hampshire du 9 février. Mais quel que soit l’avenir politique du multimilliardaire, il a — avec l’autre candidat démocrate antinotables, Bernie Sanders — définitivement renversé la table en appelant les choses par leur nom.

Vous avez commencé votre campagne électorale en juin dernier. Depuis, il n’y a pas un jour que l’on ne vous voie et ne vous entende à la télévision et à la radio, sans compter vos interventions aussi nombreuses que quotidiennes sur Twitter, Facebook et même Instagram. Quel premier bilan tirez-vous de cette période ?

Le sentiment qui domine, c’est que j’ai touché l’Amérique en ses points sensibles, là où le malaise est le plus profond. Le peuple américain en a marre des incompétents, des soi-disant responsables qui ne savent pas ce qu’ils font, des politiciens corrompus, de ces décisions aussi nulles que mal prises, comme l’accord avec l’Iran, et beaucoup d’autres choix erronés. J’ai réagi là-dessus ; cela a touché beaucoup de monde et j’ai ainsi focalisé discussions et commentaires. Non seulement dans les médias, mais surtout — et c’est ce qui m’importe — dans la population. C’est ce malaise et ces errements que je voudrais contribuer à éliminer, afin de faire de l’Amérique, à nouveau, une grande nation, ce qui est d’ailleurs mon slogan de campagne : “Make America great again”.

Vous avez vu l’article du Time d’il y a deux semaines ?

Oui, je l’ai lu. Il explique très clairement et très brillamment le fait que vous avez, inconsciemment ou non, cristallisé un mouvement qui, selon l’analyste, vous dépasse. Vous avez acté ce qu’il appelle l’effacement progressif des intermédiaires : le fait de parler directement au peuple, de la façon la plus brute de décoffrage possible, en allant jusqu’à brusquer en permanence les médias qui servaient jusqu’ici de relais entre politiques et électeurs. Une sorte d’ubérisation de la chose publique…

Selon ce journaliste, vous êtes l’un des premiers à faire de la politique postmoderne.

Je fais la politique du XXIe siècle. Entre Facebook, Twitter et Instagram, je suis suivi actuellement par 12 millions de personnes. Ce n’est pas rien. Et attention, il ne s’agit pas, tant s’en faut, d’adolescents qui me prennent pour une star du rock, mais de professions libérales, d’employés, d’ouvriers et autres. Bref, de tout le monde. Et ça, c’est quelque chose que je ne pouvais en aucun cas construire : cela s’est fait spontanément. Et c’est extraordinaire. J’avoue que je ne m’y attendais pas.

Aviez-vous, dès le départ, cette volonté de parler aux gens directement, sans intermédiaire ?

Oui, mais je ne soupçonnais pas l’ampleur de cette réaction. C’est devenu, en quelques mois, un mouvement de masse. Considérez le public qui vient à mes meetings : en Alabama, ils étaient 35 000, l’équivalent des spectateurs d’un stade de football. Quand je suis allé à Dallas, il y avait 21 000 personnes ; nous avons rempli le plus grand stade de basket-ball de la ville. À Oklahoma, ils étaient plus de 20 000. À chaque fois, c’était le même nombre de gens, la même ferveur, la même attention, faisant le pied de grue pendant plus de deux heures, y compris par — 2 ou — 3 °C ! Alors que mes concurrents, vous pouvez le vérifier, réunissaient 100 ou 200 personnes.

Mais, quand même, pour beaucoup de gens de tous bords, depuis les stars de Hollywood jusqu’à la National Review, le magazine des conservateurs, le mot d’ordre semble être le même : tout sauf Trump. Ils ne peuvent pas vous supporter. Qu’en pensez-vous ?

J’en suis très honoré. Vous savez, ce qui les embête par-dessus tout, c’est que je suis le seul à n’avoir pas besoin de contribution financière extérieure. Je finance entièrement ma campagne avec mes propres fonds. Je ne suis dépendant de personne : d’aucun lob­by, d’aucune puissance d’argent, d’aucun parti, d’aucune fondation. Tous les autres ont des comptes à rendre à ceux qui les financent. Tous, sans exception. Quant à la National Review, elle est depuis longtemps en état d’agonie. Son numéro spécial sur et contre moi m’a en fait plu­tôt aidé.

Vous considérez-vous vraiment comme un conservateur ?

Je suis un conservateur, mais pas à la manière des vieux caciques de la National Review. Encore une fois, ce qu’ils ne supportent pas, c’est mon succès, le fait que j’ai bâti une grande entreprise immobilière et commerciale qui marche très fort depuis des dizaines d’années. Cela fait près d’un demi-siècle que je suis constructeur et entrepreneur immobilier : j’ai commencé avec mon père, puis j’ai volé très vite de mes propres ailes. J’ai eu des difficultés, mais je m’en suis toujours remis et la Trump Organization est aujourd’hui plus puissante qu’elle ne l’a jamais été. Comme tous les candidats à l’élection présidentielle, j’étais tenu de déclarer dans le détail l’état de mon patrimoine. Quand j’ai annoncé, chiffres à l’appui, que celui-ci se montait à près de 10 milliards de dollars, ils en sont restés comme deux ronds de flan. Ils savaient dès lors qu’ils ne pouvaient avoir aucune prise sur moi. Ils étaient persuadés que j’allais abandonner la partie pour ne pas avoir à révéler mes biens. Quand ils ont vu que j’étais beaucoup plus riche qu’ils ne le croyaient, la partie a changé. Pour moi. Et surtout pour eux.

Vous avez fait fort en commençant votre campagne par l’annonceque, si vous étiez élu, vous bâtiriez un gigantesque mur le long de la frontière mexicaine pour empêcher l’immigration.

Nous avons un terrible problème d’immigration clandestine, avec des millions de gens qui sont déjà rentrés et qui continuent de le faire, et qui nous causent des problèmes insurmontables à court terme. Si je n’avais pas mis ce problème sur la place publique, personne ne l’aurait fait. Aujourd’hui, on me remercie de n’avoir pas pratiqué le déni de réalité habituel. La question se pose en ter­mes économiques et en termes de criminalité. Elle est devenue l’un des thèmes principaux de campagne de tous, y compris chez les démocrates.

Et par rapport aux musulmans, vous n’y êtes pas non plus allé avec le dos de la cuillère. Vous voulez interdire à tous les musulmans, pendant un certain laps de temps, l’entrée aux États-Unis ? Qu’est-ce que cela veut dire ?

J’ai beaucoup d’amis musulmans avec qui je parle tout le temps et qui sont d’accord avec moi. Ils me comprennent. Il se passe quelque chose de très grave au niveau de l’islamisme radical et nous devons comprendre ce dont il s’agit. Nous devons être très vigilants ; il n’y a qu’à regarder ce qui se passe dans le monde, et tout récemment en Europe, pour mesurer l’ampleur du problème. Là aussi, j’ai mis la question en pleine lumière, je me suis fait agonir d’injures, mais, aujourd’hui, beaucoup de gens avouent que j’ai raison et que l’on ne peut rester sourd et aveugle face à cela. J’ai été le seul à avoir le courage de le faire.

Est-ce que vous ne généralisez pas excessivement ?

Encore une fois, j’ai beaucoup d’amis musulmans qui m’appellent pour me dire : « Donald, tu as bien fait de poser le problème. » Il urge maintenant d’avoir un vrai dialogue. Nous sommes quand même en présence, dans certains milieux, d’une haine à notre égard, profonde. Terrible. Insoutenable.

Quel bilan dressez-vous de la politique d’Obama au Moyen-Orient ?

Il a fait des erreurs énormes. Sur tous les terrains. Et il n’a fait qu’aggraver une situation déjà mauvaise. Nous n’aurions jamais dû aller faire la guerre en Irak : ça, c’est la faute de Bush, et j’étais contre dès le début. Mais la manière dont Obama a quitté ce pays était la plus mauvaise possible, en annonçant pratiquement l’heure du départ des troupes américaines. Il ne sait même pas que la seule façon de tenir tête à ses adversaires, c’est d’être imprévisible, jamais où on nous attend, au lieu de donner, comme il l’a fait, toutes nos cartes à l’avance. Il fallait contrôler les puits de pétrole et ne pas partir en désordre et abandonner tout en rase campagne. En Syrie, cela a été un autre désastre. En fait, l’Amérique n’est plus gagnante. Elle n’est victorieuse nulle part et cela est un de mes objectifs : que nous soyons à nouveau des winners. Partout, toujours et tout le temps. Obama a hérité d’un état de fait et il l’a rendu bien pire qu’il ne l’était.

À propos de la tuerie perpétrée à Paris, au Bataclan et dans des cafés du XIe arrondissement, vous avez déclaré que si les gens étaient armés, l’issue aurait peut-être été différente.

Vous avez, en France, des lois extrêmement strictes sur le port d’armes. Je sais qu’il est pratiquement impossible à un citoyen français lambda d’en avoir. Très bien. Mais du coup, les seuls qui avaient des armes au Bataclan et ailleurs, c’étaient les tueurs ! Pas une balle, pas un projectile tiré en leur direction ! Votre police et votre gendarmerie ont fait un beau travail, mais en les attendant, c’était open bar pour le massacre. Vous vous imaginez ? 130 morts, des centaines de blessés, des vies estropiées à jamais. C’était le tir aux pigeons. Les types tiraient en toute impunité, tranquillement, sans problème. Vous pensez vraiment que, s’il y avait eu dans l’assistance quelques personnes armées et entraînées, cela se serait passé de la même façon ? Je ne le crois pas. Ils auraient tué les terroristes.
C’est du bon sens. Il faut savoir se défendre. C’est ce que je dis à mon entourage, à mes amis, à mes enfants. Je possède en permanence une arme sur moi. Je peux vous dire que si j’avais été au Bataclan ou dans un des cafés, j’aurais tiré. Je serais mort peut-être, mais j’aurais dégainé. Le pire, c’est l’impuissance et l’impossibilité de répliquer à qui veut votre mort. Comprenez-moi bien : l’arme n’est qu’un instrument. Le bon citoyen qui obéit à la loi n’a pas besoin de l’utiliser. Mais les types qui sont rentrés au Bataclan avec leur AK47 savaient pertinemment qu’il n’y avait pas un seul être humain armé dans l’établissement. Pas un seul. Ils étaient comme des enfants dans un magasin de friandises. Ils pouvaient s’en donner à cœur joie, sans risque d’être interrompus avant quelque temps. La même chose s’est passée avec la rédaction de Charlie Hebdo. Les tueurs savaient très bien que les journalistes n’étaient pas armés.

Quelle est la solution ? À votre avis, il faut changer les lois ?

Je ne sais pas ce que la France fera, mais je suis sûr que, si vous ne donnez pas aux citoyens la possibilité de se défendre, il y aura immanquablement d’autres Charlie et d’autres Bataclan, au moins aussi meurtriers. Paris est une ville désarmée. Sauf pour les terroristes.

Connaissez-vous personnellement des hommes politiques français ?

Non. Je n’en connais pas. Mais j’espère que cela changera bientôt.

Vous êtes en faveur de l’arrêt, voire de l’inversion des courbes d’immigration. À votre avis, que faut-il faire ?

Dès à présent, en Syrie et ailleurs, il importe de bâtir des zones protégées, sécurisées, avec l’argent de l’Europe, de l’Amérique, des Émirats et autres. L’urgence absolue est d’imposer plusieurs de ces zones au Moyen-Orient ; sans cela, la contagion va encore s’étendre. Dans ces territoires, ceux qui ont dû quitter — et on les comprend — la guerre et ses horreurs pourront retourner chez eux et vivre enfin dans une relative mais réelle sécurité. Vous savez, j’ai des milliers d’ouvriers et d’employés étrangers qui ne pensent qu’à accumuler un bon pécule et retourner au Guatemala, au Ghana ou ailleurs, où ils ont leur famille, leurs racines, ce qui est tout à fait normal. Encore une fois, je ne combats pas l’immigration : qu’aurait été l’Amérique sans ses immigrés ? Mais l’immigration illégale peut et doit être stoppée, ainsi que ceux qui veulent nous imposer leurs règles et leurs dogmes.
Vous savez, je suis très bon dans les prédictions : je pense que vous allez connaître en Europe une période de bouleversements très forts. Deux ans avant le 11 septembre 2001, j’avais prévenu les autorités américaines du danger que posait un certain Oussama ben Laden : j’avais entendu parler de lui par mes amis saoudiens qui m’avaient mis en garde contre ses actions en Afghanistan, et ce qu’il préparait. Vous n’y couperez pas en Europe.
Je reviens d’un voyage au Moyen-Orient. Tous se demandent où sont passés les États-Unis. Pourquoi jouent-ils aux abonnés absents ?
Nous avons dépensé 5 000 milliards de dollars au Moyen-Orient. En contrepartie, à cause de dirigeants aussi stupides que les nôtres, nous n’avons rien eu, à part des vétérans blessés et des morts. Même pas le pétrole qu’on aurait dû contrôler et garder. L’Amérique ne se bat plus pour gagner. C’est triste. Il faut changer cela.

Allez-vous gagner ?

On verra. Pour le moment, je suis en tête dans tous les sondages, alors que tous les soi-disant experts, spécialistes, commentateurs et communicants ne pariaient pas un cent sur moi, en début de campagne. Je n’ai rien à cacher, je n’ai pas de squelette dans le placard, ni de conseillers en communication, ni aucun des gadgets de l’attirail classique des politiciens en campagne : j’ai toujours eu un contact très fort avec des dizaines de milliers d’hommes et de femmes qui travaillent dans mes entreprises. N’oubliez pas que, pour bâtir les dizaines de tours et de gratte-ciel, de terrains de golf et d’hôtels que j’ai fait construire un peu partout dans le monde, il faut non seulement des architectes, des ingénieurs, des ouvriers, des contremaîtres, mais aussi des assureurs, des avocats, l’accord des autorités politiques et administratives, donc la rencontre, au fil des années, avec des dizaines de milliers de personnes. Et j’aime ces contacts, j’aime parler aux gens, les écouter, leur répondre. Je ne sais pas s’il y a beaucoup de riches qui peuvent en dire autant.

C’est notamment pour cela que l’establishment vous déteste ?

Ils me détestent parce qu’ils n’ont pas prise. Regardez aujourd’hui où est Jeb Bush : il a été gouverneur de Floride et il est à 6 % alors que j’en suis à 46 % dans son État. Une seule chose compte pour moi in fine : rebâtir l’Amérique afin qu’elle respire à sa véritable hauteur. J’ai bon espoir.

Le centre (anti)spirituel du monde moderne

La gauche est au centre de la modernité.
La droite n’a pas d’existence autonome. Dès le XVIIIe siècle, avant que l’on parle de gauche et de droite, la créativité et l’audace étaient dans le camp des philosophes. Les clercs qui pestaient contre eux donnent parfois des témoignages intéressants, mais ils n’ont rien su inventer pour contrer l’essor de l’irréligion et le succès, conjoint, du libéralisme et de l’égalitarisme.
La proto-droite du XVIIIe siècle a perdu la bataille, et les diverses droites suivantes ont elles aussi perdu.
Ni la droite des clercs, ni celle des affaires, ni celle des libéraux… n’a d’existence autonome. Avant la modernité, il n’y avait pas de gauche et de droite. Cette dichotomie n’existait pas. C’est seulement avec la modernité qu’elle est apparue. Et elle est apparue avec une polarisation asymétrique. A savoir, que la gauche se définissait par rapport à elle-même, alors que la droite ne s’est définie qu’en réaction à la gauche. La droite n’existe que par rapport à la gauche; elle est ce qui réagit à la tendance gauchiste consubstantielle à la modernité. Chaque version de la droite n’existe que pour incarner ce à quoi la gauche choisit préalablement de s’opposer. La gauche a abandonné la propriété privée, la nation, les droits individuels, l’ethnicité blanche… après les avoir défendues et fait triompher. La droite récupère les débris de la gauche et se définit par là. Le droitard est dès lors un gauchiste attardé, comme le conservateur est un « progressiste » d’il y a vingt ou trente ans.
La gauche a en elle-même son propre centre. Elle est autonome. La droite, au contraire, n’a pas de définition propre, car elle n’existe que par rapport à la gauche. Dans un monde normal, non-moderne, ceux qui sont aujourd’hui de droite ne seraient pas politisés. La droite n’a pas de principe propre; elle est une agglomération d’exclus ou d’abandonnés; elle n’en finit jamais de réagir, et d’échouer, faute d’enrayer la gauche et son jaillissement de saloperies.
Ceux qui ont compris tout cela veulent dépasser la dichotomie gauche-droite. Puisque la droite est privée de centre, privée d’autonomie, qu’elle n’est au fond qu’un résidu de la gauche, il faut sortir de la droite si on veut arrêter de perdre et enrayer la tendance dégénérative qui jaillit à gauche. C’est le but de l' »alt-right », d’une « droite alternative » qui a en elle-même son propre centre, qui existe positivement, qui a son propre jaillissement au lieu de se résumer à une lamentation sur celui de la gauche. Cette « droite » est moins une « droite » au sens habituel qu’un travail en cours pour sortir de la dichotomie gauche-droite, pour s’émanciper de la gauche: « beyond left and right but against the center. »
Le « centre » étant la synthèse entre gauchisme libertaire, immigrationniste… et néocapitalisme banquier, les deux étant anti-tradition, anti-civilisation et anti-culture.
La gauche est au centre de la modernité. Elle est LE centre de la modernité, ce autour de quoi orbitent les ambitieux de gauche et aussi ceux de droite. Si on veut en finir avec la gauche, et éviter de se laisser emprisonner dans une droite sans colonne vertébrale destinée au bolossage constant, alors il faut notre propre centre, notre propre vivacité intellectuelle, d’où on peut critiquer la gauche comme jamais la droite ne l’a fait, mais pas uniquement.
C’est seulement ainsi, en échappant au droitisme-résidu-de-la-gauche et en évitant de se faire hypnotiser par la fontaine-gauche qui trône au centre de la modernité, qu’on pourra anéantir la gauche, anéantir la tendance dégénérative moderne, et crever l’oeil unique de Satan, pour remettre Dieu (ou les brahmanes) au centre de la cité.

L’internationalisme de la gauche

Si la nation est une grande famille, l’internationalisme de la gauche consiste à trahir cette famille. Il consiste à se créer une nouvelle identité de groupe: le gauchiste se rallie à d’autres à l’étranger qui ont les mêmes idées, mais abandonne les siens s’ils n’ont pas ces idées. Il abandonne l’identité nationale pour une identité idéologique. Ses intérêts deviennent antagonistes avec ceux de ses compatriotes. L’internationalisme détruit l’harmonie interne à la nation en même temps qu’il créée un groupe cosmopolite, transnational, et hostile à sa véritable altérité – à son altérité idéologique.
L’internationalisme gauchiste est présupposé dans le cosmopolitisme et dans l’intolérance idéologique mais le « il faut tolérer l’étranger » de la gauche. Il permet aussi l’alliance mondiale: « gauchistes de toutes les nations, unissez-vous », ou « pas d’ennemi à gauche », alors qu’à droite les divers nationalismes et les diverses tendances (libéraux, socialistes, chrétiens, païens, roycos…) se disputent.
Cette alliance permet aux gauchistes le réseautage transnational, la cooptation, la prédation nomade, alors que les autres restent chez eux sur place et se font baiser.
Les nationalistes, ou les gens simplement normaux, sont peu à peu abandonnés par la domination des internationalistes. Les mondialistes deviennent puissants, pénètrent les institutions ou même les fabriquent, leurs créations passent dans le « sens commun », leurs guerres idéologiques deviennent le « progrès », tandis que ceux qui sentent qu’on les emmène où ils ne veulent pas aller perdent.
L’internationalisme, au départ, est bien une trahison. Au mieux il rabaisse la nation: Julien Benda écrivait qu' »il faut faire rougir les gens d’avoir une nation ». Au pire, comme on l’a fait en France, il se glisse dans la définition même de la nation. La France n’est plus le pays des Français, ne correspond plus à une vérité charnelle et filiale, mais est enlevée à son peuple pour devenir une construction conceptuelle. Les normaux se font doublement baiser: d’abord, en tant que français, ils sont rabaissés comme beaufs, chauvins, etc., et ensuite en tant que « la France c’est les droidlom » ils sont rejetés hors de leur propre pays, on leur dit qu’ils ne sont pas la France, on les définit de façon purement négative (populistes, extrémistes, fascistes etc.) et on les enferme dans le ghetto dont un « cordon sanitaire » républicain vient marquer la limite.
Du bon côté du cordon, les gauchistes se sont tout approprié et ont tout pris, et les « minorités », véritables golems créés par les maîtres occultes de la gauche, ont un statut moral supérieur à celui des petits Blancs dont elles dévorent l’héritage et les institutions.
Si le gauchisme est construit sur la destruction progressive de toutes sortes d’institutions traditionnelles, comme la religion, la famille, les identités régionales, nationales, sexuelles… l’internationalisme, lui, signifie que les gauchistes ont choisi de se faire une identité dans ou contre l’identité, de se créer une identité spéciale par exclusion du reste de la famille. Les bobos ne cachent pas leur mépris de classe pour les « beaufs », ils sont fiers d’être (superficiellement) « cultivés » ou de travailler dans le marketing, la com’, le journalisme… tandis que ceux qu’ils ont exclu, dépossédés, mis de côté, sont en périphérie et en-dessous dans la hiérarchie morale du discours officiel. L’identité bobo est construite sur l’exclusion de ceux qu’un nationalisme normal fait considérer comme des frères, i.e. sur une trahison de la grande famille nationale.

Face à cela, que faire?
D’abord, identifier dès qu’on peut le caractère traître, criminel, manipulateur… de l’internationalisme gauchiste, responsable de tous les Blancs morts tués par des allogènes, du Mohamed dealer au terroriste de Daesh. Et combien il est complice du mondialisme qui réduit le monde à un centre commercial.
Ensuite, prendre acte de l’impuissance des nations, de la mort inéluctable des nationalismes d’Etat – qui ont de toute façon été manipulés pour pousser les Européens à s’entretuer – pour avoir notre propre internationalisme. On ne défend pas les gauchistes juste parce qu’ils sont de notre nation, alors qu’eux nous ont condamnés et existent sur notre dos; de plus il faut aussi être en mesure de rivaliser avec eux à leur niveau, soit intellectuellement et internationalement. Il nous faut notre propre « mondialisme ».
Pour ça, rien de mieux qu’un « nationalisme blanc » transnational, basé sur l’origine génétique – être blanc ou suffisamment blanc, pour ne pas dire aryen – et sur la conscience de ce qui se passe (grand remplacement, marxisme culturel, destruction de la famille traditionnelle, etc.). Exit l’origine géographique et la langue maternelle, cela n’importe plus. Il nous faut notre propre internationalisme et notre propre mondialisme, pour avoir une conscience commune dans le monde entier, pas au nom du cosmopolitisme qui nie les identités (à part celle des juifs) mais au nom de notre origine aryenne qui est aussi un rapprochement d’avec la Tradition.

« Winners » bobos et « losers » natios: quelles alternatives?

On entend souvent parler, notamment autour des relations hommes-femmes, de la dichotomie entre winner et loser.

On en parle:
– sur les sites de séduction, où les coach en séduction et autres gourous du développement personnel nous vendent des techniques pour devenir des mâles alpha, pour arriver à naviguer dans le monde, et devenir des « winners », des mecs qui « réussissent »;
– chez les féministes et leurs séides, qui diabolisent comme « losers » les hommes critiquant le festivisme, l’irresponsabilité des femmes, leur absence de valeurs, etc.;
– chez les natio, où de mauvaises langues viennent te traiter de loser dès que tu fais l’effort d’échapper aux mille défauts des françaises pour aller trouver des filles plus saines, plus sympathiques, plus féminines… ailleurs.
 
À première vue, le choix est théoriquement facile à faire: soit on sort, on fait l’effort d’aller aborder, de séduire, d’aller dans les bars, les soirées… bref, jouer à la sociabilité et à la séduction, pour remporter des victoires et « être » réellement; soit on reste sur ses principes, on ne fait rien, et on n’obtient rien. C’est l’action ou la lose.
 
À seconde vue, pourtant, les choses sont plus subtiles.
Autant la lose – rester seul, à l’écart, en retard, abandonné par le monde alors que celui-ci grouille d’activité – paraît réellement insupportable, autant le monde des winners autoproclamés n’est pas si reluisant non plus.
 
Les « winners » ont en effet accepté les normes ayant cours dans le monde. Ils ont accepté le festivisme, le féminisme, le politiquement correct. Ils ont intériorisé tout cela, au point de le défendre sincèrement, tout en s’efforçant d’exister personnellement dans le jeu.
C’est surtout vrai en France. On voit des « winners » qui sont essentiellement des petits bobos, des gens qui se sont inventés des passions et des causes bidons pour s’autopromouvoir, des gens qui sont tout heureux de vendre leur propre apparence comme pour dissimuler leur profond vide intérieur.
Pire encore, ces « winners » ne cessent d’être Charlie, d’être prêts à sucer n’importe qui pour avoir une opportunité de carrière ou de baise avec une gourgandine.
Ces « winners » ne cherchent pas à changer le monde, ils ne cherchent surtout pas à changer le comportement ou la qualité des femmes. Non. Ils ne font que s’adapter à elles. Les femmes et les puissants décident de tout, de donner ou non une place, un contrat, de l’attention, de l’argent, une nuit: les « winners » sont des cabotins qui ont appris à se vendre et à arriver premier, avant les autres wannabe winners.
Sans pitié entre eux, ils sont soumis aux normes dégénérées de notre Occident pourri, soumis au politiquement correct, soumis au « minoritisme » qui fait d’eux des sous-hommes sans identité collective ni fierté.
 
Quand les féministes se sont mises à faire dans « l’anti-relou », façon de confondre le brave jeune Blanc qui tente de dépasser ses prévenances avec le racailleux « wesh madmoizelle », les « winners » de la séduction ont-ils dénoncé ce honteux amalgame entre jeunes Blancs – héritiers légitimes, désireux de vivre en honnêtes hommes – et bougnoulisés agressifs? Ont-ils dénoncé l’attitude de ces féministes dont on récompense le comportement toujours victimaire et inquisteur? Non. Surtout pas. À la place, certains ont produit des billets où ils demandaient aux filles de bien vouloir leur laisser cinq minutes, de les laisser les aborder, un peu… « donnez-nous notre chance ».
 
Ces billets montrent à quel point le féminisme – et notre acceptation de celui-ci – nous ont enfoncé dans une position d’infériorité.
Le jeune homme arrive comme un candidat à un casting. Il ne décide de rien, n’a aucun pouvoir sur les cadres, sur les normes. Il n’a pas d’honneur ou de fierté spécifique, comme un ouvrier, un soldat… Il n’a de pouvoir que sur lui-même. Il est enfermé dans sa petite personne par un monde qui l’a réduit au statut de petit atome dans la machine. A contrario, la femme est la directrice du casting; elle décide de tout, c’est elle qui a le pouvoir de décision, l’attention, la reconnaissance, et c’est elle – pas lui – qui est l’objet du désir.
D’où un homme doit-il mendier le droit d’exister en public?
Pourquoi n’avons-nous plus aucun pouvoir sur notre environnement, sur ces sociétés qui devraient être les nôtres?
Nous ne sommes plus des ouvriers, plus des soldats, plus de futurs patriarches. En tout cas, si nous choisissons d’être des « winners » comme les gourous bobos veulent nous y inciter. Non: nous choisissons d’être des clowns, des gens acceptant d’avance le bitching, les névroses, l’inconstance, l’irresponsabilité, l’hédonisme – la « liberté » – de la femelle.
Le « winner » n’est qu’un soumis, un résigné, un type qui s’est coupé les couilles tout seul pour une position sociale dans le mainstream.
Nul doute qu’ensuite ce « winner » abandonnera ses frères, parce qu’il ne veut pas d’ennuis avec le politiquement correct, parce que sa vie ne tient qu’à l’opinion des autres et à ses apparences vides, parce qu’il tient à ses petits luxes médiocres de bobo. Le « winner » sera hipster, sera Charlie, traînera avec des pédales et des nègres, fera mine de plaisanter quand ses soeurs se comporteront comme des traînées, se défendra à peine si elles l’attaquent – puisque les féministes ont le droit, elles, d’attaquer les autres, de se victimiser, d’avoir une identité collective, et que même on les récompense pour ça. Le « winner » fera une famille peut-être, puis il se fera larguer, sa femme se passionnant bien vite pour un nouveau pseudo-mâle alpha comme elle se passionne pour chaque nouvelle mode et chaque nouveau divertissement.
C’est ça, réussir sa vie?
C’est ça être un « gagnant »?
C’est ça échapper à la lose?
Renier sa conscience, renier ses intuitions les plus saines, abandonner ses principes pour se construire une persona adaptée à un monde dans lequel nous ne décidons de rien (mais où on nous accuse de tout), s’échiner à maintenir des apparences et à jouer… pour quoi d’ailleurs? Pour un peu de plaisirs fugaces, pour prétendre qu’on a réussi, alors que toute cette existence de reniements est une tragédie d’autant plus cruelle qu’elle n’est jamais nommée ni reconnue?
 
Autant il peut être sain et salvateur de traîner parmi les hipsters, les bobos, les petites péronelles pénibles que sont devenues la plupart des jeunes filles citadines… tant qu’on en fait un moyen de se renforcer, d’acquérir de l’expérience, des capacités à être sociable, des connaissances de première main, bref de quoi naviguer dans le monde,
Autant cela devient un pur reniement dès qu’on veut s’identifier à ce monde, dès qu’on se met à « être Charlie » (ou à être un petit catho, un petit libéral, c’est quasiment la même chose) et à mépriser ses frères en les traitant de losers de la même voix que les féministes.
 
Une fois qu’on a appris à naviguer dans le monde, mais qu’on sait qu’il n’y au fond rien de vrai dans ce monde vide, creux, décadent, que nous reste-t-il?
 
Personnellement, je vois trois choix possibles:
1) L’expatriation. Chercher ailleurs dans le monde une existence digne de ce nom, ne serait-ce que via des rencontres intéressantes ou la découverte d’une culture moins dégénérée. Découvrir différences et similitudes, rencontrer des filles bien là où il y en a encore, travailler dignement et en arrivant à empocher le fruit de son salaire (au lieu de se le faire voler par un Etat qui nous trahit). Problème: c’est une solution qui reste individualiste, et on sent de plus en plus que ce qu’il nous faut c’est retrouver une identité collective, une identité de projets, de traditions, d’ontologie bio-ethnique.
2) L’attitude de joueur nihiliste type Le Joker dans The Dark Knight ou Tyler Durden dans Fight Club. Honnêtement, pourquoi pas, mais à moins d’être totalement dépourvu d’espoirs cela me paraît difficile à assumer.
3) La religion. La voie vers Dieu. Elle remet les valeurs, le beau et le bien au centre de la cité. Pour rappel, c’est le catholicisme qui a sauvé l’Europe plusieurs fois, et c’est encore lui qui a sauvé le Québec de l’impérialisme anglophone en la personne de curés qui ont mis la pression à leurs ouailles pour qu’elles fassent des enfants. Le problème, c’est que le catholicisme paraît dégénéré ou qu’il nous handicape – un homme qui cherche la chasteté avant le mariage est un handicapé de la vie, seule la chasteté féminine a une valeur intrinsèque. J’aimerais une religion aryenne, comme l’hindouisme, sauf qu’une telle religion semble condamnée à rester marginale et donc inopérante.
Seul l’Islam semble donner une religion crédible pour la cité européenne, car religion capable de s’opposer réellement au féminisme, au mondialisme, religion qui bénit les héros (pas les « winners » bobos vendus, non, les vrais héros), religion qui donne des valeurs, religion où les hommes sont des hommes et où les femmes sont des femmes, religion où la Tradition signifie encore quelque chose. J’espère que de l’Islam on retiendra un cahier des charges pour avoir notre propre spiritualité.
 
Ces choix sont mutuellement non-exclusifs.